Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos
Ils vivent dans les beaux
quartiers
ou en banlieue mais dans un loft
Ateliers d'artistes branchés,
Bien plus tendance que l'avenue Foch
ont des enfants bien élevés,
qui ont lu le Petit Prince à 6 ans
Qui vont dans des écoles privées
Privées de racaille, je me comprends
ils fument un joint de
temps en temps,
font leurs courses dans les marchés bios
Roulent en 4x4, mais l'plus souvent,
préfèrent s'déplacer à vélo
Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos
Ils lisent Houellebecq ou
Philippe Djian,
Les Inrocks et Télérama,
Leur livre de chevet c'est surand
Près du catalogue Ikea.
Ils aiment les restos japonais et le cinéma coréen
passent leurs vacances au cap Ferret
La côte d'azur, franchement ça craint
Ils regardent surtout ARTE
Canal plus, c'est pour les blaireaux
Sauf pour les matchs du PSG
et d'temps en temps un p'tit porno
Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos
Ils écoutent sur leur
chaîne hi fi
France-info toute la journée
Alain Bashung Françoise Hardy
Et forcement Gérard Manset
Ils aiment Desproges sans même savoir
que Desproges les détestait
Bedos et Jean Marie Bigard,
même s'ils ont honte de l'avouer
Ils aiment Jack Lang et Sarkozy
Mais votent toujours Écolo
Ils adorent le Maire de Paris,
Ardisson et son pote Marco
Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos
La femme se fringue chez
Diesel
Lui c'est Armani ou Kenzo
Pour leur cachemire toujours nickel
Zadig & Voltaire je dis bravo
Ils fréquentent beaucoup les musées,
les galeries d'art, les vieux bistrots
boivent de la manzana glacée en écoutant Manu chao
Ma plume est un peu assassine
Pour ces gens que je n'aime pas trop
par certains côtés, j'imagine...
Que j'fais aussi partie du lot
Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos
Dans la jungle
(Renaud Séchan /
JP Bucolo)
Trois années dans la jungle
Ligotée, bâillonnée
Entourée de ces dingues
Ces doux illuminés
Qui t’ont fait
prisonnière
Otage précisément
De leur triste guerre
Perdue depuis longtemps
Eux qui voulaient jadis
La liberté, le droit
Crachent sur la justice
En s’en prenant à toi
Ils méprisent la vie
Et la femme que tu es
Au bout de leurs fusils
La victoire est fanée
Nous t’attendons Ingrid
Et nous pensons à toi
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras
Trois années dans la
jungle
Ligotée, bâillonnée
Avec ces porte-flingues
Devenus tes geôliers
Qui te citent Staline
Ou te lisent Mao
A toi qui, j’imagine
Préfèrerait Rimbaud
Peut-être, comme moi
Les croyais-tu, naguère
Fils de Che Guevara
Et porteurs de lumière
Mais leur lutte finale
Leur matin du grand soir
C’est la haine et le mal
Et surtout les Dollars
Nous t’attendons Ingrid
Et nous pensons à toi
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras
Je n’connais pas le nom
De tous ceux, comme toi
Qui croupissent en prison
Otages ici ou là
Anonymes, oubliés
Victimes de conflits
Où, de chaque côté
Sévit la barbarie
Des narco-trafiquants
D’un pouvoir corrompu
D’un indigne président
Vous payez le tribut
'lors en chantant pour
toi
Ingrid, je veux aussi
Rappeler que tu combats
Contre un double ennemi
Nous t’attendons Ingrid
Et nous pensons à toi
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras
Trois années dans la
jungle
Ligotée, bâillonnée
Avec le vent qui cingle
Dans tes cheveux défaits
Tu restes, malgré tout
Sereine et élégante
Ta revanche sur ces fous
Est de rester vivante
Pour tous ceux que tu
aimes
Et qui ne t’oublient pas
Qui veulent briser ces chaînes
Qui ne te briseront pas
Ton nom est synonyme
Ingrid Bétancourt
Contre l’armée du crime
De courage et d’amour
Nous t’attendons Ingrid
Et nous pensons à toi
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras
Soixante cigarettes dans
la tronche,
Chaque jour et ce d'puis quarante ans
A côté d'la couleur d'mes bronches
Un béret basque paraîtrait blanc
Et j'vous dis pas la
thune non plus
Qu’ j'ai laissé à ces enfoirés
Ces dealers au coin de la rue
’vec leurs carottes pour m'faire marcher...
Arrêter la clope
Avant qu'elle n'arrête ma vie
Trop belle avec toi et mes potes...
Trop jolie.
Quand j'vois des mômes de douze treize ans
Qui fument déjà comme des pompiers
J'les imagine dans 25 ans
A galérer pour arrêter.
J' trouve héroïques et admirables
Ceux qui ont jamais eu b’soin d' cette merde
Qui ont rejeté cette fumée du Diable
Qui chlingue comme une vieille gerbe
État criminel,
trafiquant
Qui s'enrichit sur mon cancer
Et qui me supplie dans l'même temps
D' filer ma pièce à Schwarzenberg.
Les super-trust américains
Qui rendent la planète toxico
Pis qui t'expliquent que c'est pas bien
Qu' faut pas fumer dans les bistrots...
Arrêter la clope
Avant qu'elle n'arrête ma vie
Trop belle avec toi et mes potes...
Trop jolie.
Et puis surtout j' veux
pas mourir
Et surtout pas d'un truc si con
Pas t' laisser seule et puis me dire
Qu'après 30 ans d'un deuil profond
Tu pourrais r' garder un autre mec
P' t’ être même un fumeur de cigares
Et pourquoi pas t' maquer avec
L'Éternité d' viendrait cauchemar
A chacun sa motivation
Moi c'est juste par jalousie
Que j' veux m' libérer d' ce poison
Qu’est un putain d' plaisir aussi
J'veux bien m' retrouver
sur l'autre rive
Du moment qu' tu meurs avec moi
J'ai une idée pour qu' ça arrive :
Tu veux pas t' remettre au tabac ?
Arrêter la clope
Avant qu'elle me prive de toi
J ‘ pourrais presque m' passer d' mes potes
Mais pas de toi
J ‘ pourrais presque m' passer d' mes clopes
Mais pas de toi
Mais pas de toi
Mais pas de toi...
Mais pas de toi
RS & RS
(Renaud Séchan /
JP Bucolo et Renaud Séchan)
Comme dans le marbre
J’ai gravé profond
Sur le tronc d’un arbre
Ton nom et mon nom
Avec un couteau
Un si bel amour
Ça s’écrit en grand
Tout simplement pour
Le dire aux passants
Et puis aux oiseaux
L’arbre est mort un
jour,
Ainsi va le temps
Notre tendre amour
Est toujours vivant
Ton nom ma Princesse
A côté du mien
C’est comme l’adresse
Ou je suis certain
D’oublier ma peine
Nos noms réunis
Pour une chanson
Toi la mélodie
Et moi le crayon
L’encre de mes veines
Gravée sur l’alliance
De nos épousailles
La coïncidence
De nos initiales
C’est sur une pierre
Que l’on écrira
Au dessous du lierre
Un jour loin de là
Nos noms côte à côte
Pour l’éternité
Ton nom ma colombe
Sera emmêlé
Au mien sur la tombe
Pareille à nulle autre
Et les gens peut être
Diront : Ces deux là
Roméo, Juliette
S’aimaient moins que ça (Bis)
Ma blonde
(Renaud Séchan /
JP Bucolo)
Commencent à m’ bassiner sérieux
Toutes ces histoires sur les blondes
Comme s’il était tellement mieux
D’être brune comme la Joconde
Toutes ces vannes qui
volent bas
Ne viennent bien sûr que des mecs
Qu’ils aillent, avec leurs cheveux gras
Se faire voir chez les grecs
J’aime une blonde , et
alors
J’aime ses cheveux d’or
Comme un soleil
Je vous laisse vos brunasses
Vos rouquines un peu fadasses
Qui m’indiffèrent.
Blonde comme le blé en
gerbe
Elle a inventé l’eau tiède
Et vous emmerde
Comme si la couleur des
tifs
Reflétait la couleur de l’âme
Qui trouve le blond rébarbatif
A un problème avec les femmes
Les misogynes de tout
poil
S’en donne vraiment à cœur joie
Parc’ que les blondes femmes fatales
Il n’y auront pas droit
J’aime une blonde , et
alors
J’aime ses cheveux d’or
Comme un soleil
Faudrait-il qu’elle se tonde
Pour séduire enfin le monde
Faire merveille
Les blondes ne sont pas
toutes
Poupées Barbie à choucroute
Décolorées
La mienne est blond naturel
Et ses cheveux sont du miel
Sous mes baisers.
Blonde comme le blé en gerbe
Elle a inventé l’eau tiède
Et vous emmerde
Rouge sang
(Renaud Séchan)
Comme une étrange ressemblance
Même douleur, même peine
Comme une étrange ressemblance
Même couleur, d’où qu’il vienne
Entre ce sang qui coule
Sur le flanc des baleines
Harponnées dans la houle
Décimées par centaines
Celui des loups, des
ours
Dans les steppes lointaines
Abattus dans leur course
Pour une vie sans chaînes
Et le sang qui rougit
La peau de porcelaine
De ces enfants d’Asie
Birmanes, tibétaines
Comme une étrange
ressemblance
Même douleur, même peine
Comme une étrange ressemblance
Même couleur, d’où qu’il vienne
Six milliards de
consciences
Et combien appartiennent
A cette triste engeance
A ce troupeau de hyènes
Qui voit des différences
Entre toutes ces haines
Ces torrents de souffrances
Animales ou humaines
La mort est un théâtre
Dans tous les cas obscène
Le rouge, l’écarlate
Coule des même veines
Comme une étrange
ressemblance
Même douleur, même peine
Comme une étrange ressemblance
Même couleur, d’où qu’il vienne
Comme une étrange
ressemblance
Même douleur, même peine.
Faut dire qu'elle serait
plutôt
De l'autre côté du drapeau,
Plus CIA que KGB,
Et plus Pinochet qu'Allende
Faut dire qu'elle est
con comme un veau,
Elle est facho
Et ouais les fêtes
populaires,
Après tout c'est pour tout le monde
C'est pas écrit sur son imper
Qu'elle adore la bébête immonde
Vaut mieux car dans cet univers,
Elle pourrait bien se faire tondre.
Ça serait dommage, car
sa crinière
De cheveux blonds elle en est fière,
Aryenne jusqu'au fond des yeux,
Ça détonne dans sa banlieue.
Elle aime aussi sa
blanche peau,
Elle est facho.
Elle voit partout des
bolcheviques,
Elle imagine des complots,
Contre l'ordre, contre les flics,
Contre l'église et le drapeau.
Elle voue une haine chronique
A la télé et aux journaux.
Elle conchie les
politiques,
Les jeunes qui vont à vau-l'eau
Et les mœurs pas très catholiques,
Et les pédés et les bicots.
Elle rêve d'un ordre
nouveau,
Elle est facho.
Elle a surtout la
nostalgie
Du sabre et du goupillon
De la nation, de la patrie,
Débarrassée d' l'immigration.
Dit qu' l'ancien temps était béni,
Comme disent la plupart des cons.
Regrette le temps des
colonies,
D'la peine de mort légalisée,
De l'avortement interdit,
Et maudit les jeunes filles voilées.
Et elle lit National
hebdo,
Elle est facho.
J' lui souhaite qu'un
jour, si elle a un môme,
Il s' retrouve à 18 balais,
Plein d'éducation et d' diplômes,
D'idées rebelles, d'humanité.
Et qu'il lui dise : "Tes vieux discours
Manquent singulièr'ment d'amour."
Qu'il rajoute à la
triste dame,
Reste donc le nez dans ta merde.
J' suis amoureux d'une musulmane,
J' vote écolo et j' fume de l'herbe.
Espérons qu' ça lui f'
ra la peau,
À la facho.
Espérons qu'ça lui f' ra
la peau,
À la facho…
Qui vote Sarko.
Les cinq sens
(Renaud Séchan /
Alain Lanty)
A part Brassens et les oiseaux
Quoi écouter ?
L’eau qui rigole au caniveau
De mon quartier
Le vent qui vient tirer les plaintes
Aux peupliers
Et toujours la folles complainte
De Charles Trenet…
A part à ta peau de
sirène
A quoi toucher ?
A l’outil taillé dans le chêne
Ou l’olivier
Au crayon que l’enfant promène
Sur un cahier
Aux touches d’ivoire et d’ébène
D’un vieux clavier
A part à tes fruits
défendus
A quoi goûter ?
A l’impossible, à l’imprévu
Et au danger
A ce bon verre de vieux vin rouge
Si parfumé
A tes lèvres que tu entr’ ouvres
Sous mes baisers
A part la lumière de
Doisneau
Quoi regarder
La rivière au bord de l’eau
Au mois de mai
L’enfant qui joue du violon
Les Pyrénées
Ton jolie cul, tes seins bien ronds
Tes yeux fermés
A part les coquelicots
de juin
Quoi respirer ?
Le pain qu’on partage et le vin
Qu’on a tiré
A la santé d’un bon copain
A l’amitié
A l’amour que j’ai dans les mains
Que tu m’as donné, Que tu m’as donné.
J'ai retrouvé mon flingue
(Renaud Séchan /
Romane Serda)
Ma plume est une arme de poing
Mes mots parfois sont des grenades
Dans ce monde cruel et crétin
Ma guitare est en embuscade
Contre toutes les barbaries
Contre les silences assassins
Le conformisme des nantis
Et l'ignorance des gens de rien
Car si jamais une chanson
N'a fait tomber un dictateur
Si la tyrannie, l'oppression
Vivent toujours de belles heures
Je sais que j'écrirai toujours
Comme un acte de résistance
Outre quelques chansons d'amour
A l'encre noire de la violence
C 'est pas donné aux animaux
C'est la mission des baladins
De combattre avec des mots
De faire des couplets, des coups de poing
J'ai retrouvé mon
flingue
Il était dans mes rimes
Attention je déglingue
Je dégome, je décime.
Au premier rang de mes
colères
L'Amérique du grand capital
Georges Bush et ses chiens de guerre
Et son putain d'ordre moral
Son modèle de société
Mi décadente mi puritaine
Sa peine de mort légalisée
Par des cours que l'on dit suprêmes
Sa sous culture qu'il voudrait bien
Imposé à la terre entière
Coca, Mac Do, rappeurs crétins
Disneyland et Schwarzenegger
Loi du plus fort, loi de la jungle
Consommation et pollution
A chaque citoyen son flingue
Amour du drapeau à la con
Je rêve que vivent un jour
Dans ce pays dégénéré
Des centaines de Michael Moore
Des Luther King par milliers
J'ai retrouvé mon
flingue
Il était dans mes rimes
Attention je déglingue
Je dégome, j'extermine.
Autre fléau, autre
danger
Ses putains d'églises à la con
Les évangélistes timbrés
Rabins, Ayatollahs, Curetons
Combien de guerres combien d'horreurs
Ces imbéciles ont engendrées
Par leurs discours de malheur
Sur des masses de demeurés
Tous ceux-là considèrent la femme
Comme une pute ou une sainte
Promettent la damnation de l âme
A qui ne vie pas dans la crainte
Trouverais-je jamais les mots
Pour dire mon mépris profond
De tous les dieux, tous leurs dévots
Et de toutes les religions
La mienne se résume en fait
A l'amour, à l'amitié
A l'amour de cette planète
Où vie l'homme et sa fiancée.
J'ai retrouvé mon
flingue
Il était dans mes rimes
Attention je déglingue
Je dégome, j'élimine.
Chaque jour ils sont des
milliers
Les enfants qui meurent sans bruit
Quand des milliards sont dépensés
Pour sur-armer tous les pays
On mise sur le nucléaire
On surconsomme on surproduit
Lorsque la moitié de la terre
Crève de faim, de maladie
La charité a remplacé
la justice et c'est l'abbé Pierre
Qui doit chaque jour s'y coller
Pour que nos consciences soient claires
Pour faire du spectacle avec ça
Il y a toujours un projecteur
Et toujours une caméra
Comme un vautour sur le malheur
Avec l'horreur ils font du fric
Et avec la mort de l'audience
Notre époque est télé-merdique
L'info remplace la connaissance
J'ai retrouvé mon
flingue
Il était dans mes rimes
Attention je déglingue
Je dégome, j'assassine.
S'attaquer aux moulins à
vent
De l'injustice, de la misère
Comme je le fais de temps en temps
Dans mes petites chansons colères
Sa relève de l'utopie
Mais y'a t'il autre chose a faire
Poser des bombes, prendre un fusil
Ou suivre le troupeau pépère
Qui imagine changer l'histoire
En votant pour des gangsters
En déléguant tous les pouvoirs
A des politiciens pervers
Vienne un jour ce monde impossible
Où les enfants seront bénis
Où nulle femme ne s'ra la cible
De la violence et du mépris
Où les hommes vivront d'amour
Comme on dit d'autres que moi
Où plus personne ne sera sourd
Aux cris de détresse ou d'effroi
J'ai retrouvé mon
flingue
Il était dans mes rimes
Attention je déglingue
Je dégome, je décime
Je dégome, extermine
Je dégome, j'élimine
Je dégome, j'assassine.
Nos vieux
(Renaud Séchan /
JP Bucolo)
Ils vivent au bord d’la banlieue
Un petit coin silencieux
On n’y va qu’un dimanche sur deux
Obligés un peu
Des fleurs parfois ça peut
Ensoleiller les lieux
Pour le père un petit Condrieu
Est-c’qu’ils seront heureux
Le regard toujours malicieux
Le geste gracieux
Grande dame, gentil Monsieur
Vivent à petit feu
Et si l’amour c’est de l’hébreu
Oh, sûr’ment pas pour eux
Entre frangins, frangines, c’est affectueux
On les appelle « nos vieux »
La mère a les cheveux
Entre le gris le bleu
Le ciel du Nord nous dit quand il pleut
Au fond de ses yeux
C’est un vrai un cordon-bleu
Ses pâtes, ses omelettes aux oeufs
Je les mang’erais comme un bienheureux
Sur la tête d’un pouilleux
Le regard parfois ombrageux
Inquiet, soucieux
Le petit bonhomme nous émeut
Par son esprit facétieux
Au moment pourtant des adieux
Le coeur est douloureux
Plein d’amour pour ces gens si précieux
Qu’on appelle « nos vieux »
M’arrive même, quand je suis loin d’eux
De prier le Bon Dieu
Ce grand mystère planqué dans les cieux
Des gens malheureux
Pour qu’il offre à ces amoureux
L’éternité ou mieux
Et qu’il bénisse ces êtres merveilleux
Qu’on appelle « nos vieux »
Qu’on appelle « nos vieux »
« nos vieux »
« nos vieux »
Filles de joie
(Renaud Séchan)
J’vais vous parler des filles
Qu’on dit « filles de joie »
De celles qui fourmillent
Pas toujours où l’on croit
Pas toujours aux trottoirs
De la périphérie
Où pour quelques dollars
Elles se donnent à l’envi
J’en ai croisé pas mal
Dans les rues d’mon métier
Top-modèles à dix balles
Streap-teaseuses recyclées
Dans tous les lieux branchés
Celles-là sont légion
Poupées siliconées
Dévorées d’ambition
Ces pétasses pullulent
À la télévision
Sur les chaînes les plus nulles
Les plateaux les plus cons
J’vais vous parler des filles
Qu’on dit « filles de joie »
De celles qui fourmillent
Pas toujours où l’on croit
Ne sont pas toutes Slaves
Soumises à des proxos
Ne sont pas toutes esclaves
Accrochées à l’héro
Si d’Pigalle à Hambourg
Elles sont des millions
À tarifer l’amour
Qu’elles le veuillent ou non
L’plus vieux métier du monde
Marche pas mal aussi
Chez les boudins immondes
D’la télé-reality
Montrent sous les projos
Leur Q.I. surtout Q
On les appelle « Bimbos »
Seraient mieux dans la rue
J’vais vous parler des filles
Qu’on dit « filles de joie »
De celles qui fourmillent
Pas toujours où l’on croit
J’en ai vu forniquer
Érotisme d’outre-tombe
Dans des piscines, filmées
Par TF1 l’immonde
Quel panard de s’donner
Se vendre pour être exact
À Mougeotte et Lelay
Qui offrent le spectacle
Pis j’en ai vu beugler
Leurs chansons insipides
Dans des radio-crochets
À mise-à-mort sordide
Pauvres filles, triste sort
Pitoyable et ringard
Exploitées par des porcs
Matées par des vicelards
J’vais vous parler des filles
Qu’on dit « filles de joie »
De celles qui fourmillent
Pas toujours où l’on croit
Dans tous les magazines
Elles posent à demi-nues
Je gerbe sur leurs strings
Qu’elles offrent aux tordus
Pour le moindre casting
Elles vendraient leurs mères
Exhibent leurs poitrines
Pour cacher leur misère
Je hais ces midinettes
Et leurs rêves couillons
Faire bander la planète
Sous de tristes néons
Elles font leur boulot
Elles gagnent leur pain
L’plus souvent sur le dos
Comme de pauvres tapins
J’vous ai parlé des filles
Qu’on dit « filles de joie »
De celles qui fourmillent
Pas toujours où l’on croit
J’vous ai parlé des filles
Qu’on dit « filles de joie »
De celles qui fourmillent
Pas toujours où l’on croit
Pas toujours où l’on croit
Danser à Rome
(Renaud Séchan)
« Danser à Rome »
C’est l’anagramme
De ma Romane
Serda
« Morne rasade »
Ça l’est aussi
C’est un peu fade
Tant pis
« Drames à Reno »
C’est trop U.S
C’est pas jojo
Je laisse
« Damné os rare »
C’t’anatomique
Un peu bizarre
Clinique
« Danser amore »
Ça fait Rital
Je l’aime encore
Pas mal
« Ramène As d’or »
Comme au poker
Vraiment j’adore
C’est clair
« Sa ronde rame »
N’ira pas loin
« Don sera arme »
J’y tiens
« Orna sa merde »
Je n’ose pas
’Veux pas te perdre
Pour ça
Il me désarme
Romane Séchan
« Né à son charme »
Je prends
Séchan Romane
Ça fait hélas
« À mon cher nase »
Je passe
« Danser à Rome »
La belle histoire
J’voudrais en somme
T’y voir
« Danser à Rome »
Une Sardane
Je suis ton homme
Romane
« Danser à Rome »
Une Sardane
Je suis ton homme
Romane
« Danser à Rome »
C’est l’anagramme
De ma Romane
Serda
Pas de dimanches
(Renaud Séchan /
Alain Lanty)
Depuis 2000 ans que tu te lèves tous les matins
Bien avant l'aube pour t'en aller bêcher la terre
Avant que le grain ne devienne un morceau de pain
Combien de sueur combien de peine et de misère
Paysan mon frère
Pas de dimanches, pas de
vacances
Mais des nuits blanches en abondance
2000 ans que tu obéis
aux mêmes seigneurs
Mais tu vaux bien moins que ton chien pour ces canailles
Va leur dire enfin que cette terre n'est pas la leur.
Qu'elle n'appartient qu'à celui qui la travaille
Paysan bétail
Pas de dimanches, pas de
vacances
Trousser tes manches, dans le silence...
Ils t'ont obligé à
mettre tes champs en jachère
Ils ont saisi tes machines ton pauvre troupeau
Tu n'as gardé que ton fusil et ta cartouchière
Quand ils viendront prendre ta ferme fais leur la peau
Paysan tombeau
Pas de dimanches, pas de
vacances
Parfois la planche devient potence
Adieu l'enfance
(Renaud Séchan /
JP Bucolo)
Tu m'appelais "papou"
Surtout, tu m'appelais
Te pendais à mon cou
Quand la vie t'effrayait
Moi j'étais là pour te construire
Le plus joli des avenirs
Est-ce qui j'y suis arrivé ?
C'était le temps béni
Des cours de récrés
Et des rues de Paris
Que tu découvrais
Dans mon regard rempli d'étoiles
La vie brûlait comme aujourd'hui
Les ancêtres, nostalgie
Adieu, l'enfance
Et l'innocence
De ces années lointaines
De ce joli temps disparu
Où est l'insouciance de tes 10 ans
Qui ne reviendront plus ?
Qu'il est toujours cruel
Le temps qui s'enfuit
Rien n'est moins éternel
Que l'aurore de la vie
Et dans ton petit coeur de femme
Tes souvenirs sont une flamme
Comme un phare dans la nuit
Adieu, l'enfance
Et l'innocence
De ses années lointaines
De ce joli temps disparu
Où est l'insouciance de tes 10 ans
Qui ne reviendront plus ?
Ton existence
A l'évidence
A embellit la mienne
Et donné un sens à ma vie
Mais, pas de chance, ta belle enfance
Est à jamais finie
Adieu, l'enfance
Et l'innocence
De ses années lointaines
De ce joli temps disparu
Où est l'insouciance de tes 10 ans
Qui ne reviendront plus ?
Jusqu'à la fin du monde
(Renaud Séchan /
JP Bucolo)
Tes yeux sont comme les pierres
D’une rivière
Qui ferait se damner le plus grand diamantaire
Au fond de son échoppe dans le port d’Anvers
Ce sont des diamants noirs sur ton visage clair
Romanovna
Pose-les sur moi
Chaque seconde
Jusqu’à la fin du monde
Tes mains sont comme un calice
Comme un ciboire
Qui feraient se damner Jésus à son dernier soir
Où tous les Saints du monde voudraient venir boire
Plus blanches et plus fines que le marbre de Carare
Romanovna
Pose-les sur moi
Chaque seconde
Jusqu’à la fin du monde
Ton corps est un arc-en-ciel
Éternel
Qui ferait se damner David et Raphaël
Qui le dessineraient au plafond des chapelles
C’est pour lui que l’on a inventé les dentelles
Romanovna
Pose-le contre moi
Chaque seconde
Jusqu’à la fin du monde
Jusqu’à la fin du monde
Sentimentale mon cul
(Renaud Séchan /
JP Bucolo)
Paroles Alain Souchon
Et pis musique aussi
J’écoute en boucle et me régale
Le poète a tout bon
En trois minutes il nous dit
Sa jolie foule sentimentale
Qui m’inspire à mon tour
Une envie de quatrains
Avec mes mots bien plus teigneux
D’où ce petit chant d’amour
Pour mes frères humains
Aussitôt qu’ils sont trop nombreux
Putain de foule anonyme
Majorité mal-pensante
Troupeau de boeufs qui n’exprime
Qu’une pensée dégoulinante
Sentimentale mon cul
Ces foules qui défilent
En bramant de ces slogans vengeurs
Qui envahit nos rues
Multitude débile
Milliers de poitrines, un seul coeur
Putain de foule anonyme
Toujours prête à lyncher quelqu’un
À lapider ses victimes
À tondre la femme du voisin
On la voit dans les stades
Vociférant sa haine
Pour l’étranger sur un péno
Elle se presse, pitoyable
Aux gradins des arènes
Pour jouir de la mort d’un taureau
Putain de foule anonyme
Des grand-messes, des métros, des plages,
Des processions, des meetings
Horde violente, meute sauvage
Foule manipulée,
Obéissante, fanatique
On la voit aux concerts des blaireaux
Brandissant des briquets
Parquée dans des Zénith
Comme dans des hangars à bestiaux
Foule qui d’une seule voix
Aussi pourrie que la mienne
Assassine « Manu » « Morgane de toi »
Pourvu qu’elle soit toujours là
Dans ma tournée prochaine
Ma foule sentimentale à moi
Putain de foule anonyme
Pourquoi est-c’que tu m’fais si peur
En ton nom combien de crimes
Derrière tes drapeaux de malheur
Elsa
(Renaud Séchan)
Elsa est-ce que tu voudrais d'un grand-frère
Comme moi
Maintenant qu' le tien s'est fait la paire
Comme ça?
J'le remplacerai jamais c'est clair
Mais là,
Je voudrais t'offrir un peu d'lumière
T'y as droit...
Elsa,
Je sais que tu partages mes colères
Mes joies,
Aujourd'hui c'est toi qui galères
Pleures pas,
Je voudrais que ta peine soit plus légère
Crois-moi,
Et je t'aiderai à porter sur terre
Ta croix
Elsa ,
C'était un bien joli prénom
Lucas ,
Il était naturellement bon
Comme toi,
C'tait un putain de joli garçon
Sympa,
Il était aussi grand que son papa
Elsa ,
Tu l'as retrouvé dans la clairière
Là-bas,
Pendu comme les bandits d'naguère
D'autrefois,
En reparler à quoi ça sert ?
J'veux pas,
Que tu revives au fil de mes vers
Cette nuit-là...
Elsa ,
Mourir à 20 ans c'est trop con
Y'a pas ,
Lui qu'apprenait si bien ses l'çons
Savait pas,
Si la vie est un jeu abscon
Sans loi,
La mort c'est encore plus couillon
A c't'âge-là,
Elsa ,
L'était doué dans toutes les matières
N'est-ce pas?
Ses profs ses copains monsieur le maire
Et toi,
Aimiez cet ange de lumière
Sournois,
Mais pour l'bonheur : savait pas faire...
Et pourquoi ?
Elsa
La vie c't un mélange de misère
Et de joies
Le paradis est né sur terre
Enfin je crois
Mais on pourra jamais rien faire
Contr'ça
C'est ici aussi que se trouve l'enfer
Parfois,
Elsa embrasse tes
parents ton ptit frère
Pour moi,
Depuis que Lucas s'est foutu en l'air
J'ose pas ,
Vous dire à quel point vous m'êtes chers
Et ça ,
ça changera pas le cours des rivières
Pour toi.
Tu voudrais me faire
croire
Que t'ignores tes pouvoirs
Mais tu l'as bien compris
Ils sont grands
Me faire entrouvrir la bouche
Voir ma tête quand je louche
Ce doit être ça qui
T'amuse tant
Sur le lit, tu fais un
tas
Des fringues que tu veux pas
Tout ce que tu aimais
Hier
Comme je suis encore au pieu
Je me retrouve au milieu
Je n'ose plus bouger, je fais
Pas le fier
Mais tu fredonnes enfin
Une chanson que t'aimes bien
Une que j'avais écrite
Pour toi
D'accord pour que tu chasses
Ce qui n'a plus sa place
S'il en reste une petite
Pour moi
La marque de tes
dentelles
Les marques de tes bretelles
Il faut être moi pour
Les voir
T'examines une chemise
Longtemps que tu l'as pas mise
Je te le dis juste pour
Mémoire
Oh, tu peux toujours
renoncer
A cette robe un peu osée
C'est une précaution
Inutile
T'es une fleur maléfique
Déjà trop magnifique
Dans tes hésitations
Textiles
Tu sais que si tu veux
Je te prête un jean bleu
Et un t-shirt qui sera
Trop grand
Le risque c'est qu'avec
On te prenne pour ton mec
Vu que d'habitude c'est moi
Dedans
Alors je te propose un
truc
Depuis le temps que je te reluque
Je t'enlève tes derniers
Pétales
Et je t'offre ma peau
Je suis un vêtement chaud
Je suis sûr de t'aller
Pas mal
Je t'offre ma peau
Je suis un vêtement chaud
Je suis sûr de t'aller
Pas mal-a-la, la la la la...
Alors je te propose un
truc
Depuis le temps que je te reluque
Je t'enlève tes derniers
Pétales
Et je t'offre ma peau
Je suis un vêtement chaud
Je suis sûr de t'aller
Pas mal
Je t'offre ma peau
Je suis un vêtement chaud
Je suis sûr de t'aller
Pas mal
A la Téloche
(Renaud Séchan /
Alain Lanty)
Qu'est-ce que tu fais plantée p'tite fille devant c' t'écran
C'est d'la bouillie pour les débiles c'est que du vent
Fais du tricot, prend un bouquin, va au cinoche
Pour s'évader y'a d'autres moyens et des moins moches
Que la téloche
Qu'est-ce que tu fait
planter p'tite fille devant c' t'écran
C a fait du bruit et pis sa brille ces excitant
T 'en as pas marre de ces crétins ces têtes de gland
Qui vivent par leurs discours malsains tout c'qui y'a d'grand
Dans ta caboche!
Qu'est-ce que tu fais
plantée p'tite fille devant c' t'écran
C'est pas les idées qui fourmillent c'est le néant
Le monde est beau y'a des gens biens tu l'aimes tell' ment
Mais il devient bête et méchant et plus moche
A la téloche
Qu'est-ce que tu fais
plantée p'tite fille devant c' t'écran
Ces animateurs imbéciles tu les entends
C'est du dérisoire du futile plus répugnant
Nous prennent pour des cons, des cibles ou des clients
Nous font les poches
Va voir le monde à
l'extérieur voir sa beauté
T'y trouveras bien plus de bonheur qu' dans cette télé
Je te confie si tu le veux mon manche de pioche
Pour exploser les grand merdeux de cette téloche
De cette téloche
A la close
(Renaud Séchan /
Alain Lanty)
Les serveurs y officient de noir et blanc vêtus
Quelques-uns gilet vert, d’autres noeud-papillon
Peu m’importe, pour moi ils pourraient être nus
Ils ne dédaignent pas qu’on
les appelle « garçon »
Ils feraient aussi bien leur boulot tout en rose
À la Close, à la Close
Dans ce bar parisien au coeur de Montparnasse
Que l’on appelle aussi Closerie des lilas
J’ai mon coin réservé, j’ai ma petite place
Dans le calme, le silence ou bien le brouhaha
Et je noircis des pages de rimes et de prose
À la Close, à la Close
Dans ce décor de cuir, de cuivre et d’acajou
Sous les lampes vieillottes, cette douce pénombre
Je regarde passer les bourgeois, les voyous
Et puis les écrivains et les femmes du monde
Ce monde qui défile, qui s’abreuve et qui pose
À la Close, à la Close
Sur les tables, gravés dans le laiton vieilli
Il y a les noms de ceux, plus célèbres que moi
Qui vinrent fréquenter cet endroit inouï
Pour y boire l’Absinthe et la mélancolie
Hemingway, Aragon, Lénine et Machin-chose
À la Close, à la Close
C’est dans ce bel endroit inconnu des blaireaux
Que je t’ai rencontrée mon amour, ma beauté
Pour toi j’ai retrouvé le joli goût de l’eau
Renoncé pour toujours au poison anisé
Tu m’as, petite fille, sauvé de la cirrhose
À la Close, à la Close (x 2)
Leonard's song
(Renaud Séchan /
Alain Lanty)
Huit millions de tes frères
Génocidés naguère
Sur ce qui fut la terre
Sacrée de tes ancêtres
Et ils sont toujours fiers
Du général Custer
Des héros légendaires
De la conquête de l’ouest
Du Buffalo Bill ce con
Qui tuait les bisons
Comme on tire au pigeon
Débile Buffalo
D’Davy Crockett ce fou
Dont les renards, les loups
Se souviennent surtout
Parce qu’il leur fit la peau
Refrain
Entendras-tu ces mots
De derrière tes barreaux
Leonard
Du fond de ta cellule
Dis-leur qu’on les encule
Ces connards
Ce peuple de barbares
Ce pays blanc et noir
A construit son pouvoir
Sur le sang des Cheyennes
Mais les livres d’histoire
Ont perdu la mémoire
Pas un mot à la gloire
De ces nations Indiennes
Qui respectaient la vie
Et la terre et ses fruits
Et prêtaient aux fourmis
Une âme magnifique
Pas de drapeaux en berne
Pour qu’un môme se souvienne
De cette Shoah ancienne
Qui a bâti l’Amérique
Refrain
Tes frangins survivants
Quelques milliers pourtant
Furent bien gentiment
Parqués comme bétail
Dans des réserves sordides
Où vous crevez, tranquilles
Alcool, drogues, suicides
Loin du monde qui braille
Toi tu as pris ton fusil
Pour refuser l’oubli
Tu n’as pas leur folie
Tu as tiré en l’air
Et tu as pris perpette
Trente ans que tu végètes
À l’ombre des tempêtes
Qui agitent la terre
Refrain
Je vis très loin de toi
Mais, tu sais, je suis là
Tu entendras ma voix
Un jour dans les nuages
Au pays de Voltaire
Résonne la colère
Contre ces tortionnaires
Qui t’ont jeté en cage
Puisse un jour ma chanson
Aux murs de ta prison
Ouvrir un horizon
D’amour et de lumière
Devenir un totem
Pour te dire « je t’aime »
L’innocent qu’on enchaîne
Sera toujours mon frère
Refrain
Entendras-tu ces mots
De derrière tes barreaux
Leonard
Du fond de ta cellule
Dis-leur qu’on les encule
Ces connards
Malone
(Renaud Séchan /
Alain Lanty)
Un prénom Irlandais
Une mère de partout
Danoise, Catalane
Française malgré tout
Un papa Huguenot
Et citoyen du monde
Quelques fois Parigot
Aux racines vagabondes
Pisseuse ou petit con
Princesse ou Poulbot
Tu prendras ce prénom
Comme un premier cadeau
Il te dira le vent
Qui souffle sur Shannon
Et le vert du printemps
Sur l’île d’Avalon
Quand viendras-tu, Malone
Aimeras-tu ce monde
Cette triste Babylone
Cette planète moribonde
J’ai le coeur assez grand
Pour encore de l’amour
Et pour toi, mon enfant
Lumière de mes jours
En voudras-tu longtemps
En auras-tu aussi
Pour ces fous inconscients
Qui t’offrent cette vie
Celle-ci sera pleine
De plaisirs mais encore
De chagrins et de peines
Qui te rendront plus fort
La vie est un long fleuve
Tranquille ou bien funeste
Les hommes font ce qu’ils peuvent
Le destin fait le reste
Quand viendras-tu, Malone
Aimeras-tu ce monde
D’avance tu nous pardonnes
Si tu le trouves trop immonde
Tellement de misère
De souffrances et de haine
Tellement de galères
Pour le moindre « je t’aime »
Mais tellement aussi
De tout petits bonheurs
D’innocences épanouies
Comme bouquets de fleurs
Nous t’apprendrons, mon ange
À lutter chaque jour
Pour que ce monde change
Pour un peu plus d’amour
T’apprendrai à écrire
Pour chanter tes colères
Et pour voir ton sourire
Illuminer la terre
Quand viendras-tu, Malone
Aimeras-tu ce monde
Ton île d’Avalon
Et le soleil et puis l’ombre
Ton île d’Avalon
Et le soleil et l’ombre
En la selva
(Renaud Séchan)
(Adaptation : Ramon Chao / Eduardo Makaroff / Sergio Makaroff)
Tres años en la selva
Atada y sin luz
Rodeada de locos
Tres años en la cruz
Te secuestraron
Te hicieron rehén
De guerras oscuras
Sin mirar a quien
Clamaban justicia
Pedian libertad
Matando principios,
La paz y tu verdad
Desprecian la vida
Tu alma de mujer
Y con sus fusiles
Te quieren vencer
Te esperamos Ingrid
Pensamos en ti
Y no seremos libres
Hasta que estés aqui
Tres años en la jungla
Atada y sin luz
Con esos pistoleros
Tres afios en la cruz
Como ellos combates
Contra la miseria
Tu con las palabras
Y ellos con la guerra
Los creiste taI vez
Como yo, equivocada
Dignos portadores
De la voz del Che Guevara
Mas los « pueblos que se alzan
En la lucha final »
Son sólo la excusa
Para poder matar
Te esperamos Ingrid
Pensamos en ti
Y no seremos libres
Hasta que estés aqui
No sé quiénes son
Los que como tu
Se pudren en prisiones
Desde el Norte hasta el Sur
Pobres inocentes
Sin nombre, olvidados
Que sufren la barbarie
Por los dos costados
De narcotraficantes
De un poder corrupto
De un presidente indigno
Pagas el tributo
Ingrid, también quiero
Cuando canto contigo
Recordar que combates
Contra un doble enemigo
Te esperamos Ingrid
Pensamos en ti
Y no seremos libres
Hasta que estés aqui
Tres años en la selva
Atada y sin luz
Perdida en la noche
Tres afios en la cruz
Y sigues pese a todo
Fuerte y erguida
Te vengas de esos locos
Permaneciendo en vida
Ingrid Betancourt
Coraje y valor
Tu nombre es un grito
Y un canto de amor
Por todos los que amas
Continuas serena
Por los que no te olvidan
Romperás tus cadenas
Te esperamos Ingrid
Pensamos en ti
Y no seremos libres
Hasta que estés aqui
Te esperamos Ingrid
Pensamos en ti
Y no seremos libres
Hasta que estés aqui
Y no seremos libres
Hasta que estés aqui
Je m'appelle Galilée
(Renaud Séchan /
JP Bucolo)
Lorsque mes mains caressent ta belle anatomie
Que mes yeux redécouvrent ta planète inconnue
Je deviens Aristote prince d'astronomie
Me noie dans l'infini de l'infiniment nue.
Quand pour parler bien
vrai je t'aime je te nique
Quand mon regard astrolabe plonge vers tes cratères
Je m'appelle Galilée, Newton, Copernic
Pour ton corps galaxie nébuleuse, univers.
Je m'attarde longtemps
sur ces courbes splendides
Qu'il y a près de trente ans un big bang fit naître
Effleur' le velours de tes seins de cariatide
De cette voie lactée où ma bouche furète
Puis j'explore cette
sphère cet incroyable ventre
Plus vibrant et tendu que la peau d'un tambour
Ce globe, ce berceau où la vie frissonnante
Annonce un avenir resplendissent d'amour
Ton origine du monde est
digne de courber
Et mon âme s'enflamme à ce soleil de feu
Cette super nova qui pour l'éternité
Brillera dans l'azur de mon ciel amoureux.
Mais la conquête ultime,
la planète magique,
A des années lumière des plaisirs trop conformes
C'est cette pleine lune aux rondeurs magnifiques
Où je pose mes lèvres et mon désir énorme
Illuminant mes nuits,
pareil à la grande ours,
Ton cul est une étoile et je suis son berger
Et c'est là que bientôt s'achèvera la course
De ma sonde voyageuse à deux doigts d'exploser.
Vous devinez sans peine
ma rime à Uranus
Qui me fera atteindre du plaisir le zénith,
Ce territoire sacré près de ton monde Uranus
Où mon délire sans fin, finira son orbite.
Parce que dieu explore
ta planète inconnue
Je me noie dans l'infini de l'infiniment nu.
Pondichéry
(Renaud Séchan /
Alain Lanty)
C’est bien à l’eau potable
Qu’on lave nos bagnoles
Qu’on nettoie nos salades
Nos chiens, nos culs, nos grolles,
Et l’eau potable encore
Coule dans nos toilettes
Irrigue nos récoltes
Et nous lave la tête
Elle arrose nos fleurs
Nos pelouses, nos parterres,
Nos lessives ont l’honneur
D’une eau limpide et claire
Elle coule en abondance
Aux fontaines Wallace
Mais laisse à ma conscience
Comme un goût dégueulasse
Comme un goût dégueulasse
Car à Pondichéry
Les enfants sont crasseux
Boivent à l’eau croupie
Un marigot bourbeux
Et parce qu’en Somalie
Des femmes meurent chaque jour
À tirer l’eau d’un puits
Asséché pour toujours
Asséché pour toujours
Combien dépensons-nous
Dans nos contrées prospères
Pour nourrir nos toutous
Compagnons de misère
Pour offrir à nos chats
Les plus belles litières
Les gaver de foie gras
En barquettes légères
Le prix d’un toilettage,
Vaccin, vétérinaire
Nourrirait le village
D’une tribu berbère
J’aime aussi ces bestioles
Pas jusqu’au fanatisme
Mais parfois me révolte
Devant tant d’égoïsme
Devant tant d’égoïsme
Car à Pondichéry
L’enfant dort dans la rue
La décharge est pour lui
Quand nos chiens sont repus
Et parce qu’en Somalie
L’âne reçoit des coups
Même s’il sauve des vies
En trimant plus que nous
En trimant plus que nous
Combien de cris de plaintes
Dans nos pays nantis
Pour la moindre des atteintes
À notre train de vie
Travailler toujours moins
Toujours plus posséder
C’est le credo commun
Du bourge à l’ouvrier
Marxisme et capital
Corollaire l’un de l’autre
C’est la même lutte finale
Nos gueules avant les vôtres
Sellières ou Laguillier
Tous pauvres pour la seconde
Que des riches pour l’premier
Et quoi pour le tiers-monde
Et quoi pour le tiers-monde
Car à Pondichéry
L’urgence c’est de vivre
Le confort ou l’ennui
Ne sont que dans les livres
Et parce qu’en Somalie
La liberté se gagne
Lorsque tombe la pluie
Sur le désert infâme
Car à Pondichéry
Ils ignorent ma chanson
Qui avoue nos folies
Et demande pardon
Et parce qu’en Somalie
Où les mots ne peuvent rien
La misère et l’oubli
N’auront jamais de fin
N’auront jamais de fin