Amoureux de Paname
(Renaud Séchan)

Écoutez-moi, vous les ringards
Écologistes du sam'di soir
Cette chanson-là vaut pas un clou
Mais je la chante rien que pour vous
Vous qui voulez du beau gazon
Des belles pelouses, des p'tits moutons
Des feuilles de vigne et des p'tites fleurs
Faudrait remettre vos montres à l'heure

Moi, j' suis amoureux de Paname
Du béton et du macadam
Sous les pavés, ouais, c'est la plage
Mais l' bitume c'est mon paysage
Le bitume c'est mon paysage

Écoutez-moi, vous les ringards
Écologistes des boul'vards
Vos beaux discours y en a plein l' dos
Y a du soleil dans les ruisseaux
La tour Montparnasse elle est belle
Et moi j'adore la Tour Eiffel
Y a plein d'amour dans les ruelles
Et d' poésie dans les gratt'ciel

Moi j' suis amoureux de Paname
Du béton et du macadam
Sous les pavés, ouais, c'est la plage
Mais l'bitume c'est mon paysage
Le bitume c'est mon paysage

Écoutez-moi, vous les ringards
Écologistes des grands soirs
La pollution n'est pas dans l'air
Elle est sur vos visages blêmes
Moi j'aime encore les pissotières
J'aime encore l'odeur des poubelles
J' me parfume pas à l'oxygène
L' gaz carbonique c'est mon hygiène

Moi j' suis amoureux de Paname
Du béton et du macadam
Sous les pavés, ouais, c'est la plage
Mais l' bitume c'est mon paysage
Le bitume c'est mon paysage.

Société tu m'auras pas
(Renaud Séchan)

Y'a eu Antoine avant moi,
Y'a eu Dylan avant lui,
Après moi qui viendra ?
Après moi c'est pas fini.
On les a récupérés,
Oui mais moi on m'aura pas,
Je tirerai le premier,
Et j' viserai au bon endroit.

Refrain

J'ai chanté 10 fois, 100 fois,
J'ai hurlé pendant des mois,
J'ai crié sur tous les toits,
Ce que je pensais de toi,
Société, société,
Tu m'auras pas.

J'ai marché sur bien des routes,
J'ai connu bien des pat'lins,
Partout on vit dans le doute,
Partout on attend la fin.
J'ai vu occuper ma ville
Par des cons en uniformes
Qu'étaient pas vraiment virils,
Mais qui s' prenaient pour des hommes.

J'ai vu poussé des barricades,
J'ai vu pleurer mes copains,
J'ai entendu les grenades
Tonner au petit matin.
J'ai vu ce que tu faisais,
Du peuple qui vit pour toi,
J'ai connu l'absurdité
De ta morale et de tes lois.

Demain, prends garde à ta peau,
A ton fric, à ton boulot,
Car la vérité vaincra,
La Commune refleurira.
Mais en attendant, je chante,
Et je te crache à la gueule
Cette petite chanson méchante
Que t'écoutes dans ton fauteuil.

Petite fille des sombres rues
(Renaud Séchan)

Non, ne crois pas, fillette,
Me retenir encore
Dans tes rues sans violettes,
Dans ton triste décor.
N'essaie pas de me suivre,
Déserte mes rivages,
Loin de toi, je veux vivre
De plus beaux paysages.

Petite fille des sombres rues, éloigne-toi,
Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras.

J'ai trop longtemps vécu
Dans de pauvres ruelles,
Trop longtemps attendu
Un petit arc-en-ciel.
J'ai besoin de soleil
Et d'horizons moins gris,
Je veux voir les merveilles
Que, près de toi, j'oublie.

Petite fille des sombres rues, éloigne-toi,
Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras.

Je ne suis pas de ceux
Que chasse la lumière,
Et qui vivent heureux
Un éternel hiver
De l'amour je ne veux
Que les filles des rivières,
Lorsque j'aime les yeux,
J'aime aussi la chaumière.

Petite fille des sombres rues, éloigne-toi,
Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras.

Nos chemins se séparent,
Entends, la vie m'appelle,
Je quitte tes trottoirs
Et tes grises dentelles.
Je pars pour des royaumes
Où l'on m'attend peut-être,
Où le bonheur embaume,
Et donne un air de fête.

Petite fille des sombres rues, éloigne-toi,
Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras.

Laisse-moi m'en aller,
Je n'ai plus rien à dire,
Mais si tu veux pleurer,
N'essaie pas de sourire.
Retourne dans ta nuit,
Au fond de tes faubourgs,
Retourne dans l'ennui
Qui habite tes jours.

Petite fille des sombres rues, éloigne-toi,
Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras.

La java sans joie
(Renaud Séchan)

Moi j'aime bien chanter la racaille,
la mauvaise herbe des bas-quartiers,
les mauvais garçons, la canaille,
ceux qui sont nés sur le pavé.
J'ai bien du mal à les chanter
tell'ment qu'elles sont tristes mes histoires,
mais celle que j'vais vous raconter,
elle fait même pleurer ma guitare.

Ecoutez-la, ma java sans joie,
c'est la java d'un p'tit gars,
écoutez-la, ma java sans joie,
la java d'un p'tit gars qu'était sans foi ni loi.

Sa mère l'avait eu un beau soir,
alors qu'elle s'y attendait pas,
il est né près des grands boul'vards,
sur le pavé humide et froid.
Il a jamais su l'nom d'son père,
puisque sa vieille vingt fois par jour,
pour dix sacs s'envoyait en l'air,
dans un boxon d'la rue du Four.

Ecoutez-la, ma java sans joie,
c'est la java d'un p'tit gars,
écoutez-la, ma java sans joie,
la java d'un p'tit gars qu'était sans foi ni loi.

Après avoir quitté l'école,
où qu'y s'est pas trop attardé,
il s'est mis dans la cambriole,
avec ses copains de Saint-Mandé.
Il a voyouté quelque temps
avec Dédé-le-Surineur,
avec Julot-d'Ménilmontant,
et toute la bande du Sacré-Coeur.

Ecoutez-la, ma java sans joie,
c'est la java d'un p'tit gars,
écoutez-la, ma java sans joie,
la java d'un p'tit gars qu'était sans foi ni loi.

Il commençait à s'faire un nom,
et dans les petits bals musette,
lorsque jouait l'accordéon,
on voyait tourner sa casquette.
Il butta son premier larron
alors qu'il avait pas vingt ans,
le crime c'était sa vocation,
l'arnaque c'était son tempérament.

Ecoutez-la, ma java sans joie,
c'est la java d'un p'tit gars,
écoutez-la, ma java sans joie,
la java d'un p'tit gars qu'était sans foi ni loi.

Dans l'quartier où i'f'sait son beurre,
y'a des gens qui l'appelaient Monsieur,
mais les flics ces petits fouineurs
ne le quittaient jamais des yeux.
Quand il a eu un peu trop d'sang
sur ses doigts couverts de bijoux,
ils l'ont ficelé sur du bois blanc
et ils lui ont tranché le cou.

Ecoutez-la, ma java sans joie,
c'est la java d'un p'tit gars,
écoutez-la, ma java sans joie,
la java d'un p'tit gars qu'était sans foi ni loi.

Gueule d'aminche
(Renaud Séchan)
 
Ecoutez ça, les aminches
les escarpes et les marlous,
c'est l'histoire d'un drôle de grinche,
tronche d'amour, gueule de voyou.
 
C'est une histoire féroce
qui f'ra pleurer les frangins,
qui fera chialer les gosses
de Belleville jusqu'à Pantin.
 
Pleurez pas dans vos mouchoirs,
non ça n'est pas mon histoire.

C'est l'histoire triste et sordide
d'un gigolo d'la Vache-Noire
qu'aimait d'un amour stupide
une bourgeoise des boul'vards.
 
L'avait pas une gueule trop moche,
sous sa casquette de fortif,
y traînait à la Bastoche,
où c'est qu'y jouait du canif.
 
Pleurez pas dans vos mouchoirs,
non ça n'est pas mon histoire.
 
C'était le roi des barrières,
l'as de la java musette,
l'tombeur des bals populaires,
d'la Chapelle à la Villette.
 
Enfin bref, c'était l'bon jules
pas bégueule et presque honnête,
il avait pas trop d'scrupules
d'gagner sa croûte à Montmartre.
 
Pleurez pas dans vos mouchoirs,
non ça n'est pas mon histoire.
 
Mais l'angoisse c'est qu'un beau soir
il a rencontré c'te môme,
son sourire en balançoire,
ses grands airs et ses diplômes.
 
L'aurait mieux fait d'la maquer
su'l'trottoir pour 300 balles,
plutôt que d's'amouracher
de cette salope en cavale.
 
Pleurez pas dans vos mouchoirs,
non ça n'est pas mon histoire.
 
Depuis qu'il l'a dans la peau,
c'est plus l'marlou qu'j'ai connu,
y parle de s'mettre au boulot,
de plus traîner dans les rues.
 
Pour y offrir des dentelles,
y renonce même au fric-frac,
aux coups d'surin et d'semelles,
aux combines et à l'arnaque.
 
Les escarpes et les marlous
qui traînez su'l'macadam,
faites-vous plutôt couper l'cou
que d'en pincer pour une grande dame.  
Pleurez pas dans vos mouchoirs,
non ça n'est pas mon histoire .

La Coupole
(Renaud Séchan)
 
Andy Warhol, à la Coupole,
peint les gambettes de Mistinguett,
il les dessine très longilignes,
leurs donne la forme du cou d'un cygne.
 
Lewis Carrol, à la Coupole,
parle de fillettes en salopettes,
il les devine vétues de Jean's,
pleines de paillettes sur les paumettes.
 
Elles me fascinent, toutes ces gamines,
avec leurs mines de Marylin,
sortant d'l'école, vers la Coupole,
elles caracolent et elles raccolent.
 
Quand vient le soir, j'aime aller boire
un verre d'alcool à la Coupole,
pour faire du gringue à toutes ces dingues,
à toutes ces folles bien trop frivoles.
 
Toutes les idoles, de la Coupole,
les midinettes, les gigolettes,
les carolines en crinolines,
ne sont en fait que des starlettes.

Hexagone
(Renaud Séchan)
 
Ils s'embrassent au mois de Janvier,
car une nouvelle année commence,
mais depuis des éternités
l'a pas tell'ment changé la France.
Passent les jours et les semaines,
y'a qu'le décor qui évolue,
la mentalité est la même :
tous des tocards, tous des faux culs.
 
Ils sont pas lourds, en février,
à se souvenir de Charonne,
des matraqueurs assermentés
qui fignolèrent leur besogne,
la France est un pays de flics,
à tous les coins d'rue y'en a 100,
pour faire régner l'ordre public
ils assassinent impunément.
 
Quand on exécute au mois d'mars,
de l'autr' côté des Pyrénées,
un anarchiste du Pays basque,
pour lui apprendre à s'révolter,
ils crient, ils pleurent et ils s'indignent
de cette immonde mise à mort,
mais ils oublient qu'la guillotine
chez nous aussi fonctionne encore.
 
Etre né sous l'signe de l'hexagone,
c'est pas c'qu'on fait d'mieux en c'moment,
et le roi des cons, sur son trône,
j'parierai pas qu'il est all'mand.
 
On leur a dit, au mois d'avril,
à la télé, dans les journaux,
de pas se découvrir d'un fil,
que l'printemps c'était pour bientôt,
les vieux principes du seizième siècle,
et les vieilles traditions débiles,
ils les appliquent tous à la lettre,
y m'font pitié ces imbéciles.
 
Ils se souviennent, au mois de mai,
d'un sang qui coula rouge et noir,
d'une révolution manquée
qui faillit renverser l'Histoire,
j'me souviens surtout d'ces moutons,
effrayés par la Liberté,
s'en allant voter par millions
pour l'ordre et la sécurité.
 
Ils commémorent au mois de juin
un débarquement d'Normandie,
ils pensent au brave soldat ricain
qu'est v'nu se faire tuer loin d'chez lui,
ils oublient qu'à l'abri des bombes,
les Francais criaient "Vive Pétain",
qu'ils étaient bien planqués à Londres,
qu'y'avait pas beaucoup d'Jean Moulin.
 
Etre né sous l'signe de l'hexagone,
c'est pas la gloire, en vérité,
et le roi des cons, sur son trône,
me dites pas qu'il est portugais.
 
Ils font la fête au mois d'juillet,
en souv'nir d'une révolution,
qui n'a jamais éliminé
la misère et l'exploitation,
ils s'abreuvent de bals populaires,
d'feux d'artifice et de flonflons,
ils pensent oublier dans la bière
qu'ils sont gouvernés comme des pions.
 
Au mois d'août c'est la liberté,
après une longue année d'usine,
ils crient : "Vive les congés payés",
ils oublient un peu la machine,
en Espagne, en Grèce ou en France,
ils vont polluer toutes les plages,
et par leur unique présence,
abîmer tous les paysages.
 
Lorsqu'en septembre on assassine,
un peuple et une liberté,
au cœur de l'Amérique latine,
ils sont pas nombreux à gueuler,
un ambassadeur se ramène,
bras ouverts il est accueilli,
le fascisme c'est la gangrène
à Santiago comme à Paris.
 
Etre né sous l'signe de l'hexagone,
c'est vraiment pas une sinécure,
et le roi des cons, sur son trône,
il est français, ça j'en suis sûr.
 
Finies les vendanges en octobre,
le raisin fermente en tonneaux,
ils sont très fiers de leurs vignobles,
leurs "Côtes-du-Rhône" et leurs "Bordeaux",
ils exportent le sang de la terre
un peu partout à l'étranger,
leur pinard et leur camembert
c'est leur seule gloire à ces tarés.
 
En Novembre, au salon d'l'auto,
ils vont admirer par milliers
l'dernier modèle de chez Peugeot,
qu'ils pourront jamais se payer,
la bagnole, la télé, l'tiercé,
c'est l'opium du peuple de France,
lui supprimer c'est le tuer,
c'est une drogue à accoutumance.
 
En décembre c'est l'apothéose,
la grande bouffe et les p'tits cadeaux,
ils sont toujours aussi moroses,
mais y'a d'la joie dans les ghettos,
la Terre peut s'arrêter d'tourner,
ils rat'ront pas leur réveillon;
moi j'voudrais tous les voir crever,
étouffés de dinde aux marrons.
 
Etre né sous l'signe de l'hexagone,
on peut pas dire qu'ca soit bandant
si l'roi des cons perdait son trône,
y'aurait 50 millions de prétendants.

Ecoutez moi les gavroches
(Renaud Séchan / J.Néro / F.Bernheim)
 
Pour toutes les fleurs du béton,
pour tous les gamins de Paris,
j'ai composé cette chanson
pour éclairer leurs sombres nuits.
 
Pour ceux qui vivent sur le bitume,
qui n'ont jamais vu le gazon,
qui ne connaissent que la brume,
qui n'ont qu'un ciel gris pour plafond.
 
Ecoutez-moi, les Gavroches,
vous les enfants de la ville,
non Paris n'est pas si moche,
ne pensez plus à l'an 2000.
 
Ouvrez vos yeux pleins d'innocence
sur un Paris qui vit encore
et qui fera de votre enfance
le plus merveilleux des décors.
 
Voyez plus loin que l'horizon,
le temps n'a pas tout démoli,
les rues sont pleines de chansons,
les murs ne sont pas toujours gris.
 
Ecoutez-moi, les Gavroches,
vous les enfants de la ville,
non Paris n'est pas si moche,
ne pensez plus à l'an 2000.
 
Traînez vos vies dans les ruelles,
dans les vieux bistrots, dans les cours,
et sur les pavés éternels
qui n'ont pas quitté les faubourgs.
 
Allez respirer sur la Butte
tous les parfums de la Commune,
souvenir de Paris qui lutte,
et qui pleure parfois sous la Lune.
 
Allez, Ecoutez-moi, les Gavroches,
vous les enfants de ma ville,
non Paris n'est vraiment pas si moche,
ne pensez plus à l'an 2000

Rita (Chanson d'amour)
(Renaud Séchan)

Rita donne-moi ton coeur
Rita donne-moi ta main
Rita donne-moi ta soeur
Rita nous partons demain

Camarade bourgeois
(Renaud Séchan)
 
Camarade bourgeois,
camarade fils-à-papa,
la Triumph en bas d'chez toi,
le p'tit chèque en fin de mois,
regarde-toi AH AH AH
regarde-toi AH AH AH
 
Camarade bourgeois,
camarade fils-à-papa,
t'as vraiment pas l'air con,
quand tu sors le dimanche
ton petit complet-veston
et ta chemise blanche.
regarde-toi AH AH AH
regarde-toi AH AH AH
 
Camarade bourgeois,
camarade fils-à-papa,
tu roules en Ferrari
ou en Lamborghini,
tu roules des épaules,
tu te crois super-drôle,
regarde-toi AH AH AH
regarde-toi AH AH AH
 
Camarade bourgeois,
camarade fils-à-papa,
je sais, ton père est patron,
faut pas en faire un complexe,
le jour d'la révolution,
on lui coupera qu'la tête.
regarde-toi AH AH AH
regarde-toi AH AH AH
 
Camarade bourgeois,
camarade fils-à-papa,
tu passes ton temps au drugstore
sur les Champs-Elysées
tu te crois très très fort,
t'es jamais qu'un minet.
regarde-toi AH AH AH
regarde-toi AH AH AH
 
Camarade bourgeois,
camarade fils-à-papa,
rejoins les rangs de la pègre,
tu prendras vraiment ton pied,
ne sois plus une petite pède,
nous sommes tous des défoncés,
regarde-moi AH AH AH
regarde-moi AH AH AH
regarde-moi AH AH AH
regarde-moi AH AH AH

Le gringalet
(Renaud Séchan)
 
C'était un gringalet
pas vraiment laid,
mais il était
né à Paname,
tous ceux qui l'connaissaient
y disaient
qu'y savait
causer aux dames.
 
C'était pas un tocard,
un ringuard,
un traîne-boul'vard,
on l'app'lait l'Saint-Bernard,
le Mozart,
du pont des Arts.
 
C'était pas un dragueur,
un flambeur,
de fin d'semaine,
il amenait nos p'tites soeurs
un quart d'heure
su'l'bord d'la Seine.
 
Il avait pas eu d'père,
pas eu d'mère,
ni d'anniversaire,
il était né un soir,
rue Rochechouart,
près d'une poubelle.
 
Il avait pas eu d'chance,
ni d'vacances,
dans son enfance,
mais quand fallait d'l'ambiance,
sa seule présence,
c'était Byzance.
 
C'était un bon copain,
y méritait bien
cette chansonnette,
car il est mort de faim,
un beau matin,
rue d'la Roquette.
 
Cette chanson se termine,
ça m'déprime,
c'est pas humain,
moi j'aime pas les chansons
où les héros
y meurent à la fin.

La menthe à l'eau
(Renaud Séchan)
 
Quand la Marie que j'aimais
s'amenait en minaudant,
dans mon nid, au mois de mai,
j'avais jamais mal aux dents.
De tout Marie émanait
le beau, le doux, le mignon,
mais dans ma menue monnaie
y'avait pas le mot million.
 
Marie n'était pas mémère,
elle aimait bien ma moumouth,
mes mimiques, ma marinière,
et mes manières de mammouth.
 
Les amis de mon aimée
m'amusaient, mais allons-donc,
les habits amidonnés,
ils donnaient dans le bidon.
 
Mais Marie, ma muse, ma reine,
n'était pas des masses ma mie,
la muse ment et l'amant peine,
si j'puis m'exprimer ainsi.
 
C'est décidé, dès demain,
j'ai des idées détonnantes,
je vais demander la main
de Marie, si ça l'enchante.
Si j'aimais sa tombola,
si jamais ça tombe à l'eau,
mon amante deviendra,
ben voyons, l'amante à l'eau.

Greta
(Renaud Séchan)
 
Ich liebe dich greta,
ich liebe ta gredich,
ich liebe dach greti,
dis-moi pourquoi greta,
dis-quoi pourta gremoi,
dis-qua pourmoi gros tas,
y'a un mur entre toi et moi.
 
I love you greta,
i love ya gretou,
i love yau greto,
dis-moi pourquoi greta,
dis-quoi pourta gremoi,
dis-qua pourmoi gros tas
y'a un mur entre toi et moi.
 
Oh oui je t'aime greta,
oh ouaime je t'a gretoui,
oh oua je t'oui gretaime,
dis-moi pourquoi greta,
dis-quoi pourta gremoi,
dis-qua pourmoi gros tas,
y'a un mur entre toi et moi.
 
Dis-moi warum greta,
dis-moi pourquoi greta,
pourquoi qu't'habites à Berlin-Est,
pourquoi qu'j'habite à Berlin-Ouest